Par Oumar Sylla, Chargé de projets Agence Française de Développement

Dans l’univers des fonds d’investissements en particulier ceux axés sur le développement des petites et moyennes entreprises (PME) du continent Africain, il est courant d’entendre le terme « Assistance ou Accompagnement technique ».

Pour certains de ces fonds, l’accompagnement technique est même un argument mis en avant pour convaincre le/les dirigeants de PME.

Que signifie ce terme ? Quelle est sa logique ? Comment fonctionne ce mécanisme d’accompagnement technique ? Pourquoi est-il parfois décisif dans l’atteinte des objectifs de développement de la PME ?

Monsieur Sylla, pourriez-vous nous aider à clairement définir ce terme ?

En raison du potentiel des PME à favoriser la croissance économique, réduire la pauvreté, donner des perspectives d’avenir meilleures ; la promotion du développement et de l’accompagnement des PME sont ainsi devenus un objectif majeur de politique publique dans de nombreux pays africains.En Afrique, la faiblesse d’accès au financement pour les PME ralentit leur croissance. De même, ce manque de ressources a pour conséquence de :

            •   limiter leur capacité à prendre des risques quant aux opportunités (marché, équipements,…) ;
            •   limiter le recours à des expertises pointues.

Dans cette veine, des agences de développement telles que le Groupe AFD, des institutions financières et les bailleurs de fonds accompagnent au travers le plus souvent d’acteurs locaux (Banques,fonds d’investissements, bureaux délocalisés…)les ambitions de résilience et de soutien au développement qu’elles ont pour les PME.

L’assistance technique pourrait donc se définir comme une aide mise à la disposition des PME par des agences de développement en vue d’accompagner le développement des PME .
Schéma synthétique du fonctionnement des Assistances techniques.

Quel est son mode de fonctionnement ?

Chaque agence concentre ses efforts sur certaines dimensions en fonction de son expertise propre et du type d’instruments disponibles.

Les bailleurs soutiennent les institutions financières et fonds d’investissements pour l’élargissement de leur gamme de services. A ce titre,l’Agence Française de Développement et Proparco, sa filiale dédiée au secteur privé, ont octroyé par exemple une subvention à Comoé Capital afin de prendre plus de risques avec certaines PME en rendant possible des phases de tests de préinvestissement (phases pilotes, prototypes, études de marché, préparation à l’investissement) et le financement de mission réalisées par des experts pointus sur certaines problématiques (gestion des risques environnementaux et sociaux, gouvernance,opérationnelles,système d’information,commercialisation et marketing etc.), le renforcement de capacités, la formation du personnel, et soutenir la mise en œuvre d’initiatives innovantes.

En quoi est ce que l’existence de ces aides est une bonne nouvelle pour les PME ?

Ces aides sont une bonne nouvelle pour les PME parcequ’elles leur permettent d’avoir accès à des conseils avisés, à de la connaissance sur certains aspects de leurs marchés et/ou activités et à des expertises. Elles favorisent des prises de décisions qui sont vitales à la structuration et la croissance des PME.

Comment une PME pourrait-elle profiter de ces aides ?

Comme stipulé plus haut, assez souvent ces agences de développement passent par des acteurs locaux,notamment les fonds d’investissement, premiers interlocuteurs des PME du fait de leur proximité avec le terrain, pour s’assurer d’un déploiement effectif et d’un suivi de ces aides. Les dirigeants de PME pourraient s’informer auprès de ces acteurs locaux (fonds d’investissement, banques) pour voir dans quelles mesures leurs projets pourraient bénéficier de cet accompagnement.

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