Elle a créé Lucie, une application mobile lui permettant de venir en aide à ces milliers de jeunes filles qui n’ont pas eu l’opportunité d’apprendre à lire et à écrire. Aujourd’hui, avec Simplon, Raïssa BANHORO aide de nombreux jeunes à se tracer un chemin dans le numérique.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter et nous parler de Simplon ?
Bonjour, je suis Raïssa BANHORO, ingénieure en science informatique et manager de Banhoro Services Group qui supporte Simplon en Côte d’Ivoire. Simplon est une entreprise sociale et solidaire qui se charge d’aider à la formation de Jeunes demandeurs d’emplois dans le secteur du numérique. Nous donnons donc des formations en développement d’applications web et mobile, en intelligence artificielle, etc.
Pouvons-nous en savoir davantage sur le processus de formation à Simplon ?
Ce qu’il faut commencer par savoir c’est que Simplon forme les jeunes demandeurs d’emploi dans le secteur du numérique. Ce que nous faisons, c’est de faire de ces jeunes des professionnels à qui nous proposons des opportunités d’emplois.
Simplon en Côte d’Ivoire, ça donne quoi en chiffres ?
Nous avons ouvert notre toute première fabrique en Côte d’Ivoire en décembre 2018 et avions reçus plus de 1 000 candidatures. Seuls 24 candidats, les meilleurs, ont été retenus, formés et insérés dans la vie professionnelle.
Une autre fabrique, celle de MTN Académie notre partenaire, a été ouverte en février 2019 et a elle également reçu plus de 1 000 jeunes candidats. 24 candidats aussi ont été retenus.
Quels sont vos challenges aujourd’hui ?
Comme toute entreprise sociale, nous faisons face à un déficit de soutien financier. La formation que nous donnons à ces milliers de jeunes est gratuite et pour supporter le coût de la formation, nous sollicitons l’appui de certaines institutions, ONG et entreprises. Il faut le dire, c’est très difficile d’avoir un partenaire ivoirien. Toutes les entités qui nous accompagnent sont étrangères et cela est dangereux pour une entreprise qui se développe.
« Recevoir 1 000 candidats et n’être à mesure que d’en sélectionner 24, ça fait mal. Nous voulons agrandir notre capacité de réception et de formation.»
Comment voyez-vous Simplon dans 5 ans ?
Simplon Côte d’Ivoire dans 5 ans, c’est plusieurs fabriques à Abidjan, mais pas que. Nous avons à l’intérieur du pays de nombreux jeunes super motivés qui veulent apprendre, mais qui n’en ont pas l’opportunité. Nous voulons leur donner également la chance de réaliser leur rêve en leur donnant des formations de qualité. Aussi, recevoir 1 000 candidats et n’être à mesure que d’en sélectionner 24, ça fait mal. Nous voulons agrandir notre capacité de réception et de formation.
Raïssa, l’on vous a connu comme la lauréate du prix RFI App Challenge, pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce prix m’a permis de passer à un autre niveau de mon projet. Lucie est le nom de l’application et elle sert à lutter contre l’analphabétisation de la jeune fille en Afrique. Aujourd’hui, l’application se vend toute seule et supporte elle-même ses charges. Notre business-modèle est plus clair et nous sommes en contact avec des organisations qui se battent pour faire en sorte que la jeune fille bénéficie elle aussi de l’alphabétisation. Nous voulons aller plus loin et espérons que dans deux ans, nous allons passer d’une simple application à un support de formation.