Tribune signée par Julien Achille Agbe, Fondateur et Président d’EIC Corporation. EIC Corporation est un réseau de clubs d’investissement panafricain.

L’innovation et la réaction Afrique attendue en pleine crise du Covid-19

Depuis quelques années l’initiative entrepreneuriale connait un dynamisme en Afrique en général et en côte d’ivoire en particulier. L’Afrique est actuellement le leader de entrepreneuriat dans le monde. En Côte d’Ivoire, comme dans la plupart des pays du continent africain cet intérêt pour entrepreneuriat est un choix souvent par défaut, compte tenu des réalités liées au chômage et le faible taux de création d’emplois.

Selon un rapport publié par la BAD en 2018, la part cumulée des emplois vulnérables et des chômeurs dans la population active a atteint un pic d’environ 90 % au Bénin et au Niger en 2016. Elle a varié entre 70 % et 90 % en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Ghana, au Mali, au Sénégal et au Togo, et elle était beaucoup plus petite dans d’autres pays. Au Cap-Vert, elle a atteint environ 45 %. La part cumulée de la Gambie était inhabituelle : son taux de chômage était élevé, près de 30 %, mais la part de sa population active vulnérable était modérée, autour de 50 %. Ce qui explique que les entrepreneurs africains se lancent généralement dans des secteurs d’activité sans avoir une maîtrise réelle de ce qu’ils comptent apporter à la société en créant leurs entreprises.

Les Startup foisonnent sans déni, mais manquent généralement d’innovation. L’innovation et l’entrepreneuriat vont de pair; l’innovation est la sève qui donne vit à entrepreneuriat. Investir dans un domaine doit être avant tout motivé par le désir d’aider, d’améliorer le quotidien des populations et non dans un but spéculatif. Force est de reconnaître qu’en Afrique entrepreneuriat se concentre trop souvent dans les mêmes secteurs : télécommunication, finance, E-commerce… et propose généralement les mêmes services à des qualités de marketing près.

L’un des facteurs pouvant expliquer cette absence d’innovation, est la peur du risque. Les jeunes entrepreneurs préfèrent se lancer dans des secteurs dans lesquels d’autres avant eux ont fait leur preuve, et le jeu de la concurrence se faisant espérer se faire une place. Cela n’est pas sans conséquence sur les chiffres de entrepreneuriat, en effet selon une étude de l’analyste financier Jacques Leroueil, l’Afrique a le plus fort taux d’entreprises en cessation d’activité. L’une des explications, réside dans cette concurrence que se font ces startups exerçant dans les mêmes secteurs.

La pandémie en cours du Covid-19 , loin de ses effets d’annonce apocalyptiques et conséquences corollaires devrait tonner l’entrée en scène des innovateurs africains. Leur réaction est d’emblée souhaitée sur le terrain de la santé, l’éducation, la finance, l’économie… face aux prévisions des plus pessimistes de cette pandémie projetée par des experts mondiaux (OMS, FMI, Banque Mondiale).

L’Afrique, ce continent aux milles richesses, sera définitivement attendu après la crise du Covid-19 sur le terrain de la géopolitique mondiale. Les cartes seront certainement redistribuées.